Blason : « D’azur à un tau d’or, chargé d’un tau de gueules, surchargé, en fasce, d’une roue de capitaine et de deux branches d’olivier, en pal, de trois fleurs-de-lis, le tout d’or, et accompagné, à dextre, d’une branche de trois fleurs-du-lis d’or et, à sénestre, de trois tiges de blé liées, du même.
Auteur : Abbé Lucien Godbout
Séminaire de Québec
EXPLICATIONS DES TERMES TECHNIQUES DU BLASON
D’azur : Il faut préciser d’abord la nature du champ de l’écu. On indique ainsi que ce champ ne sera pas divisé et qu’il sera couvert d’un seul émail, de la couleur azur. Ce mot vient du persan lazouerd et signifie le bleu du ciel. Ce sont les Croisés qui nous ont apporté ces expressions qui paraissent étranges.
À un tau : le tau ou taf est formé d’un pal et d’une fasce. Il rappelle la potence qui est la croix des Hébreux, dite aussi Croix de Saint-Antoine.
D’or : Il fallait ici employer un des deux métaux, or ou argent, afin d’obéir à une des lois fondamentales de la science héraldique. Cette loi stipule qu’il faut mettre métal sur couleur ou couleur sur métal. On emploie l’or qui signifie jaune pour un meilleur symbolisme.
Chargé : Ce qualificatif indique que ce tau portera sur sa surface un autre tau. On le dit alors brochant sur le champ.
D’un tau : Il devra obéir aux lois de l’équilibre et de la simplicité des formes. Il sera semblable mais de dimensions plus petites que le tau d’or. Ces deux taus sont considérés comme des pièces honorables qui enrichissent et ennoblissent les armoiries. On les appelle ainsi parce qu’elles se trouvent dans les blasons les plus beaux et les plus anciens. C’est l’opinion de très grands héraldistes comme Gheusi, Glabraith, Tailhades.
De gueules : Sur le tau d’or il fallait employer un tau de couleur. De gueules vient aussi d’un mot persan «goul» qui signifie rouge comme des gueules d’animaux. On obéit, une fois de plus, aux exigences des lois héraldiques concernant les émaux.
Surchargé : C’est le tau de gueules qui sera chargé des meubles (objets) suivants.
En fasce : On précise que le tau, formé d’une fasce et d’un pal, portera ces meubles susdits sur sa fasce.
D’une roue de pilotage : Cette roue de navigation devra être proportionnée à l’espace à couvrir. Il n’est pas nécessaire d’indiquer sa position puisqu’elle occupe le centre de la fasce. Toute autre position aurait dû être indiquée.
Et de deux branches d’olivier : Il fallait deux branches pour assurer l’équilibre et l’harmonie. De plus, elles devront s’adapter à la forme de la fasce, soit l’horizontale.
En pal : Il s’agit donc de la partie verticale du tau.
De trois fleurs de lis : Ces fleurs s’adapteront à la forme du pal et y seront proportionnées. Selon l’avis de tous les héraldistes, ces fleurs de lis ont pour origine la pointe des fers de lance.
Le tout d’or : La roue et les branches d’olivier seront donc d’or. La simplicité commande ce métal.
Accompagné : C’est toujours le tau d’or qui est accompagné. Cela veut dire que des meubles ou objets seront posés de chaque côté du tau d’or. Ils seront aussi de même niveau que lui.
A dextre : Ce terme vient du latin «dextris» qui signifie droite. En héraldique la droite est la partie la plus noble et c’est celle qui regarde la gauche du spectateur. Elle doit donc être nommée la première.
Une branche de trois fleurs-du-lis : Il s’agit vraiment ici de vraies fleurs de lis. Aussi, pour les distinguer des fers de lance qu’on appelle fleurs de lis on doit écrire fleurs-du-lis. C’est le Roi Louis VII, Roi en 1137, qui aurait employé ces trois fers de lance qui seraient devenus «fleurs de Loys…et fleurs de lis.. Telle est l’opinion de Gheusi et Tailhades.
D’or : C’est la loi de la simplicité et de l’harmonie qui exige l’or.
Et, à sénestre : Sénestre vient du latin sinistris qui signifie gauche. Comme son nom l’indique, c’est le quartier le moins noble, même si les meubles ou motifs peuvent dépasser ceux de droite en qualité et en valeur.
De trois tiges de blé : Il fallait équilibrer les meubles ou motifs de droite et de gauche. La science et l’art héraldique exigent la plus grande perfection des dessins surtout dans leur qualité et leur composition.
Liées : On devait lier ces trois épis afin de constituer un ensemble dont l’équilibre et l’harmonie s’équivalaient l’un et l’autre de chaque côté du tau d’or.
Du même : Au lieu de répéter le nom de l’émail précédent, on emploi cette formule très simple et très significative. Ce sont là les exigences de la science héraldique.
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SYMBOLISME DES ÉLÉMENTS DU BLASON
Partition : Il n’y a qu’une seule partition et c’est celle du champ qui couvre tout l’écu. Ce champ d’azur résume la trame de la vie de l’ancêtre, Olivier LeTardif, qui a voulu établir une France nouvelle, aussi vivante que celle qu’il avait quittée, en cette terre du Canada.
Pièces honorables : Ces armoiries sont doublement honorées et ennoblies. Ces taus, composés d’une fasce et d’un pal, correspondent à la lettre grecque qui rappelle notre T. Elle rappelle la croix des Hébreux dite aussi de Saint-Antoine. Mais le symbolisme est ici très puissant puisqu’ils représentent doublement la première lettre du nom de famille de l’ancêtre, soit T pour Tardif.
Meubles (objets) :
Roue : Cette roue de navigation veut rappeler que l’ancêtre Olivier LeTardif, fut un armateur et un capitaine de navire. Il a dû manœuvrer plus d’une fois à travers les méandres de notre fleuve. Devant les difficultés et les dangers de la navigation, celle d’autrefois, il a dû se forger un tempérament fort et intrépide.
Olivier : On comprend facilement qu’il s’agit de mettre en exergue le nom de baptême de l’ancêtre, soit Olivier.
Lis : Les trois fleurs de lis veulent souligner les différentes souches de Tardif qui sont venues de France.
Fleurs-du-lis : Cette branche de trois fleurs-du-lis souligne une fonction importante accomplie par l’ancêtre Olivier LeTardif en Nouvelle France. On sait qu’Olivier LeTardif était gérant général de la Compagnie des Cents Associés qui était chargé par le Roi de France de partager les terres de cette Nouvelle France. Or le sceau de cette compagnie porte une femme qui tient une croix dans sa main droite et une branche de lis dans celle de gauche. C’est cette branche de trois fleurs-du-lis qui veut marquer cette appartenance d’Olivier LeTardif aux activités de la compagnie des Cents Associés.
Épis de blé : Après avoir accompli de multiples tâches. Olivier LeTardif se fixa sur une terre afin de stabiliser sa vie et les siens.
Émaux :
a- Métaux : or (jaune) L’or symbolise la vie de l’esprit et du cœur. Il exprime la vie la vérité. Image du soleil, il est source de foi, de joie de vitalité. Nos ancêtres, comme Olivier LeTardif, devaient posséder un cœur d’or pour souvenir et fortifier la foi et la confiance des premiers habitants du pays.
b- Couleurs :
De gueules (rouge) : Il est facilement symbole de courage et de force, de charité et d’amour. Olivier LeTardif se devait de pratiquer ces vertus pour accepter de venir vivre dans ce nouveau pays et, aussi, y accomplir toutes les tâches qui lui furent dévolues et toutes les situations qu’il a dû vivre.
Azur (bleu) : Cette couleur rappelle la principale couleur du drapeau français le bleu, et aussi celle du drapeau du Québec. Olivier LeTardif vint de France et, répondant aux appels du Roi de France, Louis XIV, il vint établir la Nouvelle-France en terre du Canada. Le bleu est symbole de paix profonde, de vie intérieure comme celle des foyers. Telle fut la vie de nos Ancêtres. Puisse-t-elle être la nôtre.
Devise : « FIDÈLE, LOYAL, JUSTE »
Fidèle : Olivier LeTardif adhéra fidèlement aux exigences de la foi et aux appels du Roi de France. Il implanta fidèlement les traditions de foi et de charité en Nouvelle-France. Comme lui, soyons fidèles, dans l’expression de Notre foi et de notre vie humaine.
Loyal : Honnête et probe. Olivier LeTardif fut Juge de paix. Soyons loyaux envers ceux qui ont bâti notre pays. Soyons loyaux envers ceux et celles qui nous ont apporté cette vitalité de l’âme, de l’esprit et du cœur.
Juste : l’Ancêtre s’est appliqué à faire respecter les droits des citoyens(nes) de l’époque. Ayons le courage de défendre nos droits et de respecter ceux d’autrui.